CAA CASSARD

Service Détection, août 1986 - juillet 1988

type: Corvette (Frégate) Anti-Aérienne F70 / N° de coque: D614 / Tonnage: 4000t / Dimensions: 139 x 14 x 5 m / Puissance: 43.000 cv / Vitesse max: 30nds (théorie) / Indicatif: CD / Indicatif int.:FACD / équipage: 251




La frégate de l'An 2000


Fièreté de la Marine Nationale, cette corvette, qui deviendra quelques temps plus tard une frégate à part entière pour coller un peu mieux aux standards de l'OTAN, est un concentré des technologies les plus performantes de l'époque dans tous les domaines (armement, radars, sécurité incendie, transmissions, etc...) pour aboutir à ce bâtiment complexe et redoutable. Armé pour essais le 28 août 1986 avec son équipage, il sera officiellement remis à la Marine le 29 juillet 1988 après près de deux ans de tests et d'essais de l'ensemble de ses systèmes, pour être désarmé quelques 32 ans plus tard. J'ai contribué à sa naissance, partagé sa vie, et été témoin de son crépuscule durant ma carrière...


Tout d'abord la photo officielle de la Corvette Anti-Aérienne (CAA) Cassard, quelque part au large de Lorient lors des essais à la mer.
Ce bâtiment est taillé pour la lutte anti-aérienne. Doté de moyens de détection performants pour l'époque (radars DRBV26C de veille air lointaine, un DRVB15 de veille air/surface à moyenne portée et qui sera remplacé plus tard par un radar tridimensionnel DRBJ11 à balayage électronique à plaque), il dispose également d'un redoutable système de missile anti-aérien TARTAR (c'est bien un 'système'; c'est à dire une suite de radars de poursuite, une rampe et les missiles). Ce système est américain à la base, acheté par la France dans les années 70 et modernisé pour l'occasion. Avec le missile SM1, il est capable d'intercepter des aéronefs jusqu'à 25 Nautiques (soit une cinquantaine de kms environ) à toute altitude, ou presque...
Mais pour le reste, il n'en est pas moins aussi bien équipé. Dans le domaine de la lutte anti-sous marine, il possède des torpilles L5 mod4 qui sont éjectées par des ouvertures situées de part et d'autre du château avant (au niveau du pont, au pied de la mâture), un sonar DUBV25 de veille ASM rapprochée, et un système de leurre anti-torpille NIXIE. Pour la lutte anti-navire, 8 missiles Mer-Mer 40 (80 Km de portée) de dernière génération permettent de voir venir. Et pour son auto-défense, un classique (mais efficace !) canon de 100m/m modèle 68 qui permet de gérer une défense anti-aérienne et anti-missile rapprochée, l'engagement anti-surface, et les tirs contre terre. Il possède également pour la petite artillerie de deux affûts de 20mm F2, et quatre 12.7mm. Côté lutte anti-missile, en lutte 'passive' on trouve un brouilleur de radar ARBB33 et des leurres DAGAIE et SAGAIE qui vont essayer de leurrer, lors de la phase finale d'approche, le missile de sa cible (c'est à dire le bateau lui-même !), mais aussi (et c'est nouveau à l'époque !) des plans inclinés sur toutes les superstructures qui vont participer à la discrétion électromagnétique globale du bâtiment. Pour la lutte active, on trouve des missiles infra-rouges courte portée MISTRAL montés sur un affût sextuple SADRAL (un par bord). Enfin, n'oublions pas un hélicoptère embarqué WG13 LYNX, à vocation anti-sous marine avec ses torpilles et son sonar, mais aussi apte à toutes les missions de reconnaissance, soutien ou logisitique classiques.

Photo Cols Bleus (non datée)
Le Central Opérations du Cassard. Au premier plan, les deux tables tracantes, et derrière, on aperçoit quelques consoles dédiées à la veille SURFACE et AIR 2D/3D, petite partie des nombreux composants du très efficace et nouveau système de combat SENIT 6 de ce bâtiment.

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La plaquette d'accueil du cassard, qui donne quelques renseignements généraux aux nombreux visiteurs qui vont défiler à bord...

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Notez, pour l'annecdote, la petite erreur à la fin sur le type de l'hélicoptère: on y lit 'WG15 LYNX' au lieu de 'WG13 LYNX', et corrigé (maladroitement) au stylo !
Dans le même ordre d'idée, la correction (toujours au stylo bille) sur le mot 'tribu', dans le texte (dernier paragraphe)...
Le Cassard à quai à Funchal, principale ville d'une petite île portugaise méconnue (à tort !) en Atlantique, pendant sa 'TLD' (Traversée de Longue Durée). La TLD est une mission en mer qui permet, après les longues phases d'essais, de tester le bateau dans toutes les configurations d'environnement possibles (eaux froides ou chaudes, sous climat tropical ou polaire, etc...) avant son admission définitive au service actif.
Votre serviteur, à l'occasion de l'escale à Rio de Janeiro (Brésil)...
A quai à Fort de France, en Martinique...
...puis au mouillage aux Saintes, dans les Antilles.
Pointe à Pitre, en Guadeloupe.
On le retrouve ensuite à quai dans la base navale de Norfolk (Virginie, USA), en face d'une frégate US type 'Spruance' (me semble-t-il...).
La liste d'une partie de l'Etat Major (= les officiers) du bâtiment, avec les titulaires de quelques fonctions importantes à bord (1990).
La fiche de mouvement, aide-mémoire distribué à chaque nouvel embarqué (ou débarquant), concrétise le circuit rituel obligatoire à bord de n'importe quel bâtiment, lui permettant de se présenter à toutes les personnes importantes du bord et de prendre ses consignes au passage.

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Un peu plus complet que la simple plaquette de présentation, le nouvel embarqué reçoit ce livret d'accueil. Là aussi le principe est de lui permettre d'avoir les premières bases.
Et enfin, une dernière photo qui fait toujours mal au coeur pour un marin...
Désarmé officiellement le 15 mars 2019 après 30 ans, 7 mois et 17 jours de bons et loyaux services, la coque de l'ex-Cassard est désormais en attente de déconstruction au fin fond de la rade de Toulon (photo de février 2021)...